La décision de la SNCF de proposer à ses clients, à partir du 9 mai 2019, quatre nouvelles cartes de réduction, appelées Carte Avantage, dispositif complété d’une Carte Liberté pour les voyageurs fréquents, nous a conduit à revenir sur les « tarifs spéciaux à prix réduits » proposés par les grandes compagnies à la veille de leur « nationalisation » et sur l’action de la nouvelle SNCF en ce domaine. Notre enquête s’achèvera, pour aujourd’hui, à la fin des années 1960, la période suivante se singularisant par une démarche commerciale plus agressive visant à maintenir au rail une clientèle de moins en moins captive.
« L’UFSI [Union des fédérations des syndicats d'initiative] a eu l’excellente idée de résumer en un tableau les nombreuses facilités que les grands réseaux de chemins de fer français accordent actuellement aux voyageurs et dont une partie de ceux-ci ne profitent pas parce qu’ils les ignorent ou ne les connaissent qu’imparfaitement. » Partant de ce constat, le Touring-Club de France (TCF), créé en 1890 pour « le développement du tourisme sous toutes ses formes », prend l’initiative de rendre public ce tableau, complété et mis à jour (Revue du Touring-club de France, juillet 1928). Onze offres y sont décortiquées, à connotation sociale ou touristique. Onze produits communs aux grands réseaux qui, après s’être ingéniés durant des décennies à multiplier des produits tarifaires centrées sur leurs particularités, avaient pris conscience, dans les années 1920, qu’il était urgent d’uniformiser la tarification. La concurrence des transports routiers, voire des transports aériens, la crise économique, l’imposait. Si au lendemain de la guerre, les chemins de fer, avaient su réaliser, en réaction, des progrès techniques considérables, la complexité de la tarification était perçue comme un frein : « L’organisme était admirablement outillé, mais avait-il, pour le public, toute la capacité de séduction nécessaire ? La complication de certains tarifs obligeait à en douter » (Revue générale des chemins de fer, janvier 1936). Entrée en vigueur le 1er octobre 1935, la refonte complète des tarifs voyageurs répond à cette déficience. Le TCF ne manque pas de saluer « l’effort fait par les Réseaux pour apporter dans le maquis d’une réglementation ancienne et particulièrement touffue une clarté qui permettra désormais à chacun de rechercher la formule qui convient le mieux à ses besoins de l’heure ». Et de conclure : « … ces modifications constituent indubitablement un grand pas vers le mieux. En faisant disparaître quelques dispositions compliquées, quelques "chinoiseries" qui troublaient le public et particulièrement la clientèle étrangère, la nouvelle tarification enlève quelques arguments à ceux qui prétendent, à tort selon nous, que les voyages en chemin de fer coûtent plus cher en France qu’ailleurs » (Revue du Touring-club de France, novembre 1935). Si quelques offres tarifaires ciblées continuent d’être proposées par tel ou tel réseau, les dispositions applicables à tous les réseaux prédominent désormais.
A l’appui de cette révolution, deux brochures, éditées sous la têtière commune « Grands réseaux de chemins de fer français », s’adressent directement à leur clientèle. La première prend la forme d’un Guide pratique du voyageur qui se présente comme suit : « Pour voyager dans les meilleures conditions aux meilleurs prix le rail est le moyen de transport le plus rapide agréable confortable avantageux. » La seconde, Comment voyager à prix réduits, se veut un « Petit manuel de l’art de voyager ». Chacune détaille les offres tarifaires unifiées, dont les plus caractéristiques font l’objet d’affichettes et de prospectus largement diffusées.
Tarifs de base :
- billets simples ordinaires au tarif de base (1re classe : 0fr45 par km ; 2e classe : 0fr30 par km ; 3e classe : 0fr20 par km) ;
- billets aller et retour ordinaires : 25 % de réduction en 1re classe, 20 % en 2e classe, validité en fonction de la distance.
Tarifs spéciaux :
- billets circulaires : 25 % de réduction en 1re classe, 20 % en 2e classe ; permettent de faire un circuit ramenant au point de départ, arrêts illimités autorisés en cours de route, validité en fonction de la distance ;
- billets d’aller et retour ou circulaire : délivrés à destination des principales stations balnéaires (parcours minimum de 600 km), thermales et climatiques (parcours minimum de 300 km) pendant la période du 15 mai au 15 septembre, valables 33 jours (sa validité peut être prolongée d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant un supplément avec date extrême fixée au 5 novembre) ; réductions en fonction de la classe et de la distance (25 % en 1re classe, 20 % en 2e et 3e classe pour un parcours inférieur à 1 200 km retour compris ; 30 %, 25 % et 20 % pour un parcours supérieur à 1 200 km retour compris) ;
- billets de fin de semaine : délivrés à destination des stations balnéaires, thermales et climatiques du vendredi précédant le dimanche des Rameaux et le troisième dimanche d’octobre, des stations de sports d’hiver du dernier dimanche de novembre au premier dimanche de mai, de certaines régions toute l’année ; réductions de 40 % (parcours inférieur à 700 km retour compris, validité 2 jours 1/2), de 50 % (parcours supérieur à 700 km retour compris, validité 3 jours 1/2) ;
- billets de groupe : billets collectifs délivrés à tout groupe de 10 personnes ou payant pour ce nombre ; 50 % de réduction sur le prix des billets simples ; les membres du groupe peuvent voyager dans des classes différentes ;
- cartes d’excursions pour la découverte d’une région des réseaux PLM, PO-Midi ou Etat : délivrées toute l’année à un prix très réduits, valables 15 ou 30 jours (sa validité peut être prolongée d’une ou deux périodes de 15 jours moyennant un supplément) : la carte donne droit à un voyage d’accès de 300 km et le libre circulation à l’intérieur de la zone d’excursion choisie sur toutes les lignes de chemin de fer ;
- billets de famille
La carte d’abonnement à ½ tarif. Nouvellement créée, elle permet pour quelques dizaines de francs de voyager à demi-tarif, soit sur l’ensemble des réseaux (validité un mois), soit sur les lignes d’un, trois ou tous les réseaux (validité 3 mois, 6 mois ou un an), soit encore sur un parcours au choix (validité 3 mois ou un an).
Deux types de billet à connotation social sont créés ultérieurement :
- le billet populaire de congé annuel : en vigueur au 2 août 1936, il offre une réduction de 40 % sur le prix du billet simple de 3e classe pour un trajet aller et retour égal ou supérieur à 200 km et un séjour d’au moins 5 jours sur le lieu de destination ; la réduction s’applique aussi à l’épouse et aux enfants du bénéficiaire (ouvrier ou employé relevant de la loi du 20 juin 1920 instituant un congé payé annuel), voire à la mère d’un célibataire lorsqu’elle vit avec lui ;
- le billet de loisirs agricoles : en vigueur au 1er octobre 1937, il offre les mêmes avantages que le précédent à certaines catégories d’agriculteurs.
Pour une personne seule, le billet d’aller et retour constitue alors la plus simple réduction tarifaire. Composé de deux coupons délivrés simultanément pour un même parcours effectué dans les deux sens, sa durée de validité est proportionnelle au parcours effectué, les dimanches et jours de fête n’étant pas décomptés dans les délais imposés. Approprié aux séjours de courte durée, aux promenades dominicales et aux congés pour fêtes légales, ce billet fait bénéficier le voyageur d’une réduction de l’ordre de 20 ou 25 % en fonction de la classe choisie.
Héritière des grands réseaux au 1er janvier 1938, la SNCF reprend à son compte l’ensemble de cette tarification. Sa première tâche est d’apporter une plus grande lisibilité aux « billets spéciaux à prix réduits » en insistant sur le pourcentage de la réduction consentie (7) :
- réduction de 20 à 25 % : billets aller et retour et circulaires ordinaires ;
- réduction de 20 à 25 % : billets de séjour à destination des stations thermales et climatiques (du 15 mai au 30 septembre), des stations de sport d’hiver (du 1er décembre au 30 avril), validité 40 jours ;
- réduction de 40 % : billets populaires de congé annuel, un voyage par an, sous condition d’un minimum de parcours de 200 km retour compris et d’un séjour minimum de 5 jours au lieu de destination, validité 31 jours ;
- réduction de 40 % : billets de loisirs agricoles, délivrés du 1er octobre au 31 mars à certaines catégories d’agriculteurs, mêmes conditions que pour billets populaires de congé annuel ;
- réduction de 50 % : billets de week-end à destination des stations balnéaires, thermales et climatiques, délivrés du vendredi précédant le dimanche des Rameaux au troisième dimanche d’octobre, validité 3 jours ½ pour moins de 700 km retour compris, 4 jours ½ à partir de 700 km retour compris ;
- réduction de 50 % : billets de week-end à destination des stations de sport d’hiver, délivrés du vendredi précédant le quatrième dimanche d’octobre au 1er dimanche de mai, validité 3 jours ½ pour moins de 200 km retour compris, 4 jours ½ à partir de 200 km retour compris ;
- réduction de 50 % : billets de groupe pour 10 personnes ou payant pour 10, validité 20 jours (portée à 3 mois pour les groupes constitués par des enfants âgés de moins de 21 ans et leurs accompagnateurs en vue d’un séjour dans les camps ou colonies de vacances), location gratuite des places, faculté de voyager dans des classes différentes ;
- réduction de 75 % à partir de la 3e personne : billets de famille, validité 40 jours (portée à 3 mois pour les billets délivrés du 30 mai au 30 septembre), minimum de parcours 300 km retour compris, un membre de la famille peut obtenir une carte lui permettant de voyager à ½ tarif entre la gare de départ et le lieu de villégiature de la famille) ;
- cartes d’excursions : permet de parcourir librement en chemin de fer une région donnée (plusieurs zones au choix) pendant 15 ou 30 jours à prix forfaitaires modérés ; elles permettent, de plus, de bénéficier de 300 km de parcours gratuit à déduire des trajets effectués pour atteindre la zone choisie et regagner la gare de départ.
La SNCF crée à son tour, le 10 avril 1938, deux nouveaux produits tarifaires ouvrant droit à une réduction :
- le billet « Bon dimanche », délivrés au départ de Paris à destination des gares comprises dans un rayon de 100 km environ, trajet en 2e ou 3e classe (le tarif est calculé en fonction de l’une des cinq zones prédéfinies, validité un jour (dimanches ou jours fériés), 50 % de réduction ;
- le billet « Joyeux week-end », identiques au précédent excepté la validité portée à 2 jours ½ du vendredi midi au dimanche minuit ou du samedi midi au lundi minuit, peut être délivrés également à l’occasion des fêtes légales, 40 % de réduction.
Le retour peut se faire d’une autre gare située à l’intérieur de la zone choisie ou hors de cette zone moyennant un supplément ; les arrêts en cours de route sont autorisés tant à l’aller qu’au retour. Ces deux catégories de billets sont également délivrées aux mêmes prix et conditions au départ des gares du département de la Seine, ainsi qu’au départ d’Argenteuil, Gagny, Raincy-Villemomble-Montfermeil et de toutes les gares des lignes de Paris à Versailles, pour les déplacements se faisant sans passer par Paris.
Ils sont étendus le 24 mars 1939 aux grands centres de province.
Par ailleurs, un décret-loi en date du 2 mai 1938 institue une « carte de voyage touristique » en faveur des étrangers et des Français ayant leur principal lieu de résidence dans un pays étranger. A la demande des pouvoirs publics, la SNCF associe à cette carte un tarif portant une réduction de 40 %, entré en vigueur le 15 mai. Mais si l’Etat s’engage initialement à lui rembourser les 7/10 du découvert résultant pour elle de la réduction accordée, il opte pour une somme forfaitaire lors de la prorogation de la carte pour 1939.
Signalons encore la création, fin 1938, de la carte d’abonnement de sports d’hiver à prix réduits déclinée en deux options (pour toutes les stations ou pour toutes les stations sauf celles des Pyrénées), donne droit à un voyage à l’occasion de chaque fin de semaine et de chaque fête légale (trains au départ de Paris), validité 3 mois ou pour la saison entière.
En 1939, certaines brochures publicitaires de la SNCF signalent deux autres tarifs spéciaux à prix réduits :
- le billet de colonies de vacances, délivrés pour tout groupe de 10 personnes composés d’enfants de moins de 21 ans emmenés aux frais de municipalités ou d’œuvres et de leurs accompagnateurs à raison d’un par 10 voyageurs, 75 % de réduction, validité 3 mois (portée à 12 mois pour les groupes à destination de préventoriums et de sanatoriums), les accompagnateurs peuvent voyager isolément ;
- billets de promenades d’enfant, délivrés pour tout groupe de 10 personnes composé d’enfants de moins de 14 ans emmenés aux frais de municipalités ou d’œuvres et de leurs accompagnateurs à raison d’un par 10 voyageurs, 75 % de réduction, validité 48 heures.
Quelques jours après la déclaration de guerre à l’Allemagne, 3 septembre 1939, la SNCF annonce, par le biais d’une Instruction Générale en date du 12 septembre, la « suspension pendant la durée des hostilités de l’application de certains tarifs voyageurs ». L’entreprise fait état de cette décision dans son Rapport sur le fonctionnement des services au cours de l’Exercice 1940 :
« Dès le début de septembre 1939, nous avions obtenu la suspension de la plupart des tarifs ayant pour objet , par leurs prix réduits, d’inciter aux déplacements de tourisme ou d’agrément ; avaient été notamment suspendus les billets d’aller et retour à validité prolongée, de fin de semaine, de groupe et les billets des trains de pèlerinage, les billets "Bon dimanche", et ceux de foires et marchés, les billets populaires de congé annuel et de loisirs agricoles et les billets à prix réduits réservés aux étrangers et Français de l’étranger (régime de la carte de voyage touristique)
« Nous n’avions maintenus, en fait, à cette époque, avec les tarifs généraux (comprenant le 1/2 tarif pour enfants et le tarif militaire) que le tarif des aller et retour, les tarifs applicables aux familles nombreuses et aux réformés de guerre, les abonnements (abonnements ordinaires abonnements de travail, abonnement à ½ tarif), les billets de famille et les billets pour colonies de vacances et promenades d’enfants. »
Le tarif aller et retour ordinaire est suspendu à son tour le 1er août 1940.
En janvier 1941, compte tenu des profondes modifications survenues depuis le début de la guerre, le secrétaire d’Etat aux Communications demande à la SNCF de mettre à l’étude une réforme de la tarification voyageurs en vue d’un aménagement ultérieur des tarifs. L’étude lui est transmise en juillet. La SNCF précise que sa réflexion n’a pas portée sur une réforme de structure de la tarification qui ne pourra être menée que lorsqu’elle aura pu recueillir des données précises sur la situation du trafic d’après-guerre. Elle s’est donc bornée à rechercher les améliorations à apporter à la tarification actuelle pour le cas où les tarifs présentement suspendus seraient remis en vigueur. Ses propositions portent essentiellement sur la tarification des aller et retour et, par voie de conséquence, celle d’un certain nombre de tarifs spéciaux, ainsi que la suppression de quelques tarifs ne présentant pas un intérêt commercial suffisant. Sa décision de limiter les aller et retour au taux uniforme de 10 % pour les trois classes la conduit donc à envisager la diminution de la réduction de certains tarifs spéciaux : aller et retour de fin de semaine, groupe ordinaire, billet de congrès, billet populaire de congé annuel et billet de loisirs agricoles. Sont proposés à la suppression : les aller et retour à validité prolongée pour les voyages à destination des stations balnéaires, thermales, climatiques et de sports d’hiver ; les cartes d’excursion ; les cartes d’abonnement de fin de semaine pour la pratique des sports d’hiver ; les billets d’aller et retour de fin de semaine aux courtes distances. Par contre, elle se prononce pour le maintien sans aucune modification des tarifs de caractère social : familles nombreuses et réformés de guerre, familles, colonies de vacances et promenades d’enfants. La SNCF conclut que la révision envisagée conduira à une simplification importante de la tarification « qui a été compliquée progressivement depuis la réforme de 1935 par l’adoption de nouveaux chapitres ». le nombre des taux de réduction applicables aux billets, tant d’adultes que d’enfants, sera ainsi ramené de 27 à 9.
La guerre finie, le retour à la normale se fait progressivement. Sont rétablis, dès le 10 août 1946, les tarifs spéciaux groupe ordinaire de 10 voyageurs, pèlerinage, congrès et billet populaire de congé annuel.
Petit aparté sur le billet populaire de congé annuel. Rétabli temporairement en 1941 (avec une réduction abaissée à 40 à 30 % et le minimum de parcours imposé porté de 200 à 400 km), il ne reprend véritablement du service que le 10 août 1946 : si sa réduction est de nouveau écornée (20 %), son itinéraire, jusqu’alors assujetti à strict un aller et retour par le même chemin, est étendu aux voyages circulaires ; par ailleurs, il englobe les agriculteurs, mettant fin ainsi au billet de loisirs agricoles. En 1948, sa réduction est relevée à 30 % et ses règles d’emploi assouplies : abaissement de 400 à 200 km du minimum de parcours, suppression de la clause d’un minimum de séjour à destination, augmentation de la validité portée à 2 mois. En 1949, enfin, son bénéfice est étendu de la 3e aux 1re et 2e classe.
Une brochure d’octobre 1948 – mettant en scène deux enfants jouant au petit train, l’un demandant à l’autre : « Tu donnes aussi des billets à prix réduits comme la SNCF ? » – dresse un état des réductions alors disponibles .
L’offre se limite à/au :
- la carte de famille nombreuse
- billet de famille : 75 % de réduction à partir de la troisième personne
- billet populaire de congé annuel : 3e classe seulement, 30 % de réduction (65 % pour les enfants de 4 à 10 ans)
- la carte d’abonnement : valable de 1 à 12 mois, permet de voyager sans prendre de billet (carte de zones ou cartes à parcours déterminés)
- la carte ½ tarif : valable de 3, 6 ou 12 mois, permet d’obtenir des billets à ½ tarif (carte de zones ou cartes à parcours déterminés)
- billet de groupe : 10 personnes devant voyager ensemble à l’aller et au retour, 30 % de réduction (65 % pour les enfants de 4 à 10 ans)
- billet de colonies de vacances : 50 % de réduction
- billet de promenades d’enfants : 75 % de réduction
- billet de pèlerinage : 40 % de réduction
- billet de congrès : 20 % de réduction
Mais, d’une manière générale, l’accent est mis surtout sur le billet de famille et le billet de groupe.
Un mot ici sur la carte ½ tarif. La formule la plus couramment plébiscitée est celle de la carte pour parcours déterminés Elle permet de voyager à ½ tarif de façon illimité, soit d’un point à un autre, soit d’un point à deux autres ou à plusieurs autres. Sa validité est de 3 mois ou un an. Une autre formule est la carte de zones valables. Elle permet également un nombre de voyages illimités sur 4, 10 ou la totalité des 16 zones qui divisent le réseau national. Sa validité est de 3 mois, 6 mois ou 1 an. Dernière-née (1951), la carte ½ tarif « Une zone-un mois » s’adresse en priorité aux vacanciers. Valable un mois, elle leur permet de circuler librement à ½ tarif sur toutes les lignes de la zone choisie.
En 1950, les billets Bon dimanche et de Week-end, anciennement de Joyeux week-end, sont rétablis tant à Paris et sa région (le 11 août) qu’au départ de certaines villes de banlieue (le 1er octobre), suivis des billets de week-end de sports d’hiver (le 1er décembre). La validité du billet Week-end est portée de 2 jours 1/2 à 3 jours en 1953.
Toujours en 1950, les groupes d’au moins 30 personnes bénéficient à leur tour d’une réduction de 40 %, contre 30 % au groupe de 10 personnes.
Conformément aux conclusions de l’étude de 1941, la réduction de certains tarifs spéciaux sont revus à la baisse : de 40 à 30 % pout les billets de Joyeux week-end, de 50 à 30 % pour les billets de week-end de sports d’hiver, de 50 à 30 % pour les billets de groupe.
En 1951, deux nouveaux tarifs spéciaux font leur entrée. :
- le billet touristique : 20 % de réduction pour 1 500 km retour compris, 30 % pour 2 000 km retour compris ; il se présente comme un billet d’aller et retour ou circulaire valables 2 mois (3 moyennant un supplément), le coupon retour ne peut être utilisé avant le sixième jour, validité 2 mois (prolongation possible d’un mois avec supplément)
- le billet combinés Fer-autocar, vendus au départ de Paris, Lille, Strasbourg et Marseille (d’autres villes seront ajoutées par la suite), réduction sur le train de 20 % (jusqu’à 2 000 km) et 30 % (pour 2 000 km et plus), sur l’autocar de 10 %, chaque billet comprend deux trajets en chemin de fer et des parcours en autocar (au moins une journée ou deux demi-journées), validité 2 mois.
Au tout début des années 1950, la SNCF multiplie les brochures en faveur des tarifs à prix réduits. En 1954, elle opte pour la publication annuelle d’un livret (Bon voyage, relayé en 1966 par Pour faire un bon voyage prenons le train !) qui résume ses offres et prestations. La rubrique « billets à prix réduits » se limite à citer le billet de famille, le billet populaire de congé annuel, le billet touristique, le billet fer-autocar, le billet de week-end de sports d’hiver, les billets Bon dimanche et de Week-end, le billet de groupe.
En 1965, la réduction du billet touristique est limitée uniformément à 20 % pour un parcours minimum de 1 500 km retour compris.
En 1968, le billet de week-end de sports d’hiver disparaît de la liste des billets à prix réduits, remplacé en 1969 par le billet de promenades d’enfants.
Ainsi s’achève ce premier tour d’horizon. Dans une seconde partie nous aborderons, entre autres, la naissance des cartes Vermeil (1970), Couple, Famille et Séjour (1979) adossées au calendrier tricolore ; les produits en direction de la jeunesse : carte Jeune (1982), Carré Jeune (1983), carte Kiwi (1987), carte Carrissimo (1991) ; les conséquences de la grande grève de l’hiver 1995 : les trains verts (1996), la Nouvelle Gamme Tarifaire et ses cartes Découverte (1097-1998) ; la riposte à la concurrence des compagnies aériennes low-coast : les tarifs Prem’s et Offres de dernière minute (2003), l’iDTGV (2004) ; la Nouvelle offre de tarifs et de services/Notes (2007), etc.
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