Jean-Marc Combe
Les hommes façonnés par une telle vie sont d’une trempe rare. Il n’y a pas de paille dans l’acier de leur droite énergie.
Robert Chenevier, L’Illustration, 17 juillet 1943
Ils sont les fantassins de cette armée qui lutte jour et nuit contre la chaleur, le vent, le froid, le brouillard, la pluie pour rassembler dans la joie les membres d’une même famille autour d’un berceau ou pour fusionner leur peine autour d’un cercueil, pour apporter le charbon à l’usine, la farine dans la cité, le ciment au barrage, l’engrais dans l’emblavure.
Charles Agniel, Les Laboureurs de la nuit, 1950. Prix Chatrian et prix du Léman
Jean-Paul entendra longtemps les sifflets des locos qui ont dit adieu à son père.
Paris-Match, 23 novembre 1957. À propos du sacrifice du mécanicien Jean Coquelin, 1957
« Une fausse note, et tout saute en l’air »
Dans une curieuse série d’articles, L’Illustration, la revue fétiche de la bourgeoisie française, évoque en février et décembre 1898 ce qu’elle appelle « le chemin de fer pittoresque ». Sorte de défense et illustration du rail, on y chante les beautés du monde ferroviaire en général et celles de la locomotive à vapeur en particulier. On ne craint pas le lyrisme à bon marché et Maurice Normand, le rédacteur, nous explique qu’« on n’a pas plus de peine à se rendre compte de la façon dont la locomotive avance qu’à comprendre en voyant un oiseau comment il vole ». Est-on aussi poète pour ceux qui la conduisent ? Et qu’en dit-on précisément ? À peu près rien ou pas grand-chose, sinon les habituelles exagérations dont le titre de ce chapitre donne un aperçu. En revanche, les illustrations pour la plupart dues à Georges Scott (1) sont superbes et suppléent largement à l’indigence du discours en montrant des mécaniciens et des chauffeurs saisis en pleine vitesse, le regard rivé sur la voie à bord de locomotives à l’abri plus que symbolique. L’héroïsation est en marche. La difficulté du métier sanctifiée par la beauté de la locomotive ? La question est posée. Pourtant le XIXe siècle s’est peu intéressé à la condition du mécanicien. Certes, il y a la brillante exception de Zola avec La Bête humaine et ses cahiers d’enquête complémentaires, mais il serait difficile de chercher chez le maître du naturalisme une volonté de faire du mécanicien un ouvrier exceptionnel, le Lantier de La Bête ne constituant qu’un des maillons, fort sans doute, de la longue chaîne des Rougon-Macquart.
Pour en terminer avec Zola, précisons qu’en 1968, un joli film réalisé par François de Roubaix et intitulé 231D 735 a montré un des derniers exemples de mécanicien vapeur de rapides au travail sur sa Pacific ; le commentaire s’appuyant sur des extraits choisis du roman de Zola. Mais à côté de remarquables écrits bien référencés par Marc Baroli, combien de mièvreries, dont l’un des meilleurs exemples nous est, à coup sûr, fourni par le célèbre « coup de tampon » de François Coppée, dont les humoristes ne tardèrent pas à faire leurs choux gras (2).
Pour ne pas quitter la littérature, il convient de rappeler ici l’étrange épisode Grisel, épisode où la tentative d’héroïsation est réelle mais sans lendemain. Le 10 mai 1882, sous la présidence de Victor Hugo, à l’époque l’icône de la IIIe République, et en présence de nombreux politiciens, les mécaniciens et chauffeurs offraient, dans les salons de l’Élysée Montmartre, à Paris, un banquet en l’honneur de Grisel, lequel venait d’être décoré de la Légion d’honneur. Mais les faits qui lui valaient cet honneur remontaient au 22 novembre 1857. Sur la ligne de Clermont à Nîmes, en gare de Vic-le-Comte, Grisel avait énergiquement refusé l’ordre de départ donné par le chef de quai car il entendait gronder l’Allier en crue et était persuadé que le pont sur la rivière allait s’effondrer d’un instant à l’autre. Ce qui fut le cas, Grisel sauvant ainsi la vie à plus de 125 personnes (3). Episode fugitif, bien oublié aujourd’hui. Pourtant, dans son discours de clôture, Hugo avait affirmé que la République glorifiait le refus de Grisel et rendait hommage aux deux cent mille travailleurs des chemins de fer. Donc, plus que celle de mécanicien, c’était l’ensemble de la profession qui était porté au pinacle (4). Célébrons les héros du travail Le capital de sympathie pour les mécaniciens de locomotive commença à nettement s’affirmer à partir des années 1930 pour connaître un point d’orgue avec La Bête humaine, le film de Jean Renoir, d’après Zola, daté de 1938, au moment même de la constitution de la SNCF.
Le contexte général des années 1930, puis des années 1940, fit que la représentation de la profession de mécanicien n’échappa pas à une évidente politisation. La littérature, la presse et le cinéma s’emparèrent donc de cette tendance nouvelle. Il y eut d’abord, en 1933, la pénible affaire Violette Nozière (1915-1966) dont le retentissement fut considérable. Égérie, « ange noir » des surréalistes et menant une vie plutôt libre, Violette fut accusée d’avoir empoisonné ses parents. Son père seul ne survécut pas à l’absorption de doses importantes de somnifères. Or, ce dernier n’était pas n’importe qui. C’était un mécanicien PLM du dépôt du Charolais, parmi les meilleurs et qui, du reste, avait eu l’honneur de conduire le train du Président de la République. Il fut aussi accusé par sa fille de lui avoir imposé des relations sexuelles. En 1978, Claude Chabrol a tiré un film de cet épisode avec Jean Carmet dans le rôle du mécanicien Baptiste Nozière et Isabelle Huppert dans celui de Violette, un sujet idéal pour les connaisseurs de la filmographie de ce célèbre réalisateur. Quoi qu’il en soit, il est clair que les tenants de la morale bourgeoise traditionnelle, les « braves gens », tous étaient du côté du père, ce héros du travail qui, tous les jours et par tous les temps, conduisait des centaines de voyageurs à bon port. Ce fait divers politisé eut pour seul avantage d’insister sur les vertus professionnelles du mécanicien auprès du grand public. Il y eut aussi, en 1933 toujours – et la coïncidence est troublante – la publication du roman de Paul Nizan intitulé Antoine Bloyé. Tout d’abord notons que les similitudes avec le roman de Zola sont frappantes. Même si l’école naturaliste appartenait au passé, les traces en sont ici parfaitement visibles : même volonté de serrer la réalité au plus près et pour ce faire de s’appuyer sur une documentation de première main. Par ailleurs, Nizan était un proche du PCF et sa thèse est transparente. Bloyé, d’origine modeste, qui grimpe quatre à quatre les échelons de l’échelle sociale dans le service du Matériel et de la Traction du réseau d’Orléans, devient malgré lui un traître à sa classe et perd le sens de sa vie. Il mourra donc dans l’amertume. À l’image de La Bête humaine (le roman), l’oeuvre de Nizan peut aussi se lire comme un extraordinaire reportage sur le monde des dépôts, des locomotives, des mécaniciens et des chauffeurs avant 1914 : celui des machines « jaunes » de Victor Forquenot, puis des Atlantic et enfin des superbes Pacific 3500 et 4500. Le choix du monde ouvrier et de ses éléments les plus emblématiques offrant une face sympathique au grand public était dans l’air avec le gouvernement de Front populaire et ce qui se passait dans le même temps en URSS avec le mouvement stakhanoviste, par exemple. Évidemment, le cas de Nizan est représentatif de l’histoire culturelle de l’entre-deux guerres (5). Toutefois, il est loin de constituer un cas isolé et de nombreux romans de cette même période abordent une semblable thématique. On se reportera à l’ouvrage classique de Marc Baroli sur le chemin de fer dans la littérature française, pour en avoir un aperçu à peu près exhaustif.
Ce que nous disions plus haut du roman de Zola s’applique également au film qu’en a tiré, en 1938, Jean Renoir, le fils du peintre. En dehors de l’aspect idéologique très connoté « Front populaire », il paraît clair que si les Chemins de fer de l’État, ou la SNCF, avaient souhaité réaliser un bon documentaire sur la vie d’un mécanicien ils n’auraient su mieux faire que Renoir tant le souci de l’exactitude dans les gestes du métier est partout visible. Le résultat est superbe et ce n’est pas en vain que Gabin fit avant le tournage un stage de mécanicien au dépôt des Batignolles. Il y reviendra d’ailleurs en 1951, mais dans un autre registre, avec un film réalisé par Georges Lacombe, La Nuit est mon royaume, histoire d’un mécanicien devenu aveugle. Le tournage eut lieu, cette fois, sur la région Nord (6).
Un peu de philatélie
Chacun le sait, le timbre-poste est un bon indicateur historique en même temps qu’un révélateur parfait des idéologies dominantes. Trois timbres vont nous permettre de mieux comprendre ce qui se cache derrière le mot « mécanicien », pendant et immédiatement après la Seconde Guerre mondiale.
En 1944, l’un des derniers timbres émis par l’Administration postale encore contrôlée par Vichy et au profit du Secours national commémore le centenaire des lignes de Paris à Rouen et Paris à Orléans ouvertes simultanément en 1843 (7). Une diagonale sépare ce timbre, aux dominantes grisâtres, en deux parties sans rapport entre elles. Celle du bas montre un train supposé caractéristique de la période héroïque des chemins de fer, tandis que celle du haut illustre un mécanicien de locomotive à vapeur dans une attitude qui se veut esthétiquement dramatique bien que CULTURE FERROVIAIRE banalement professionnelle : le visage fermé, les yeux occultés par des lunettes « amande », penché hors de l’abri, dans une attitude que n’aurait pas reniée le tandem Gabin-Carette de « La bête humaine ». L’artiste a cherché à restituer toute la tension du métier qui voit un homme guettant les signaux en pleine vitesse, conscient de la responsabilité qui est la sienne puisque seul responsable de centaines de vies humaines. L’effet est parfaitement réussi et notre mécanicien, sorte de chevalier des temps modernes, inspire respect, confiance et admiration. Nous n’hésiterions pas un seul instant à lui confier notre vie. Pourtant, le travail de création artistique n’est ici, au mieux, qu’une interprétation, puisqu’il s’agit de la reprise d’une photographie, faite à l’arrêt, d’un mécanicien de Pacific État (ou Chapelon), photographie publiée dans l’un des numéros spéciaux de la revue de « propagande » Rails de France édité à l’occasion de l’Exposition internationale de 1937 et intitulé « Une industrie clé ». Détail insignifiant mais révélateur, sur la photographie le mécanicien porte des moustaches mais pas sur le timbre. L’époque de l’avant-guerre est bien terminée et voici venu le temps des visages glabres. Il est important de noter ici que le thème du mécanicien « héros du travail » – sûr de ses compétences, sobre, honnête, conscient de ses devoirs, passionné par son métier et prêt au sacrifice de sa vie pour le devoir – très connoté « Front Populaire » va être intégralement repris par Vichy non seulement avec le timbre que nous venons d’évoquer mais aussi avec les célèbres affiches de l’équipe « Alain Fournier » (8), installée à Lyon, pendant la guerre.
Nous pensons ici à l’affiche « Il connaît sa responsabilité… et vous ! » qui montre un mécanicien typique avec sa casquette, son foulard et sa burette graissant les têtes de bielles d’une locomotive équipée de roues motrices américaines Boxpok, ceci évidemment avant l’arrivée des 141 R de la Libération. La documentation ne connaît pas de frontières et pas davantage d’ennemis ! Citons encore, dans le même esprit, une affiche contre le vol réalisée en milieu cheminot par Georges Forgeron. Elle montre aussi un mécanicien avec ses lunettes de protection sur le front tenant son casier judiciaire sur lequel figure la mention « néant ». L’accroche très imaginative et frappante est « Une devise à adopter. Mains noires… mais propres » (9).
L’esthétique réaliste, issue pour partie des régimes totalitaires des années 1930, ne disparut pas par enchantement en 1945. Ce, d’autant plus que l’esthétique et les idées qui prévalaient avant guerre furent reprises quasi intégralement par le monde de la collaboration. Un numéro de L’Illustration, revue qui ne faisait pas alors mystère de ses tendances pro-allemandes, nous en fournit un bon exemple. En juillet 1943, Robert Chenevier consacre un article aux « Chevaliers du rail » superbement illustré des gouaches d’Albert Brenet (1903-2005), pour la plupart versées aujourd’hui dans la collection de La Cité du Train de Mulhouse. Les similitudes mais aussi les différences avec la série d’articles publiés par la même revue en 1898 sont frappantes.
On en retrouve à la fois l’esprit et la lettre avec la célèbre affiche de 1946-1947 intitulée « Jeune homme un beau métier t’appelle » bien faite pour que tout adolescent rêve de devenir mécanicien (10).
Toujours pendant le conflit, la Belgique, non encore libérée, a émis une série de quatre timbres consacrés aux métiers du rail. Proposée en 1942, la série a été poursuivie avec variantes de couleurs jusqu’en 1946. L’un d’entre eux est consacré aux mécaniciens. Ici le traitement graphique est à l’exact opposé du timbre français. La locomotive est à l’évidence l’une des célèbres Atlantic carénées du type 12 étudiées par l’ingénieur belge Raoul Notesse vue de trois quarts arrière : de dos, le mécanicien (ou le chauffeur) anonyme est tout à l’observation des signaux. En Belgique on insiste donc sur le métier et moins sur l’homme.
Notre troisième et dernier timbre est légèrement plus tardif puisque daté de 1952. Il montre un mécanicien de derrière le « rideau de fer ». Notre homme est ici vu de face, le torse hors de l’abri, revêtu d’un uniforme quasi militaire et effectuant un salut qui ne l’est pas moins. Tout est ici caractéristique du bonheur communiste si largement diffusé par le timbre et si notre homme n’agite pas un bouquet de fleurs comme tant d’autres c’est que la sécurité serait mise en cause. Ce n’est évidemment plus une illustration du métier mais bien une scène d’opérette qui se joue ici et dont le thème serait le paradis des prolétaires. Notons encore que tout ceci se passait du vivant de Staline.
De façon à nuancer notre propos et pour équilibrer les choses, signalons qu’un timbre des États-Unis, daté de 1950, est lui aussi consacré aux engineers. Il présente à la fois une locomotive à vapeur et un train automoteur Diesel avec, en médaillon, un portrait de Casey Jones (1864-1900), mort à son poste pour avoir jusqu’au bout tenté de freiner son train pour éviter la collision avec un convoi de marchandises non entièrement garé. Un Grisel ou un Jean Coquelin (voir plus loin) qui serait devenu un héros populaire.
Ce fut à l’occasion du « drame Coquelin » que la presse parla pour la dernière fois du mécanicien avec des accents qui rappellent fortement l’avant-guerre. Jean Coquelin, dont la place de la gare de Noisy-le-Sec porte aujourd’hui le nom, était un mécanicien affecté au dépôt de Rennes qui, le 31 octobre 1957, alors qu’il assurait avec sa 231 D le train 1653 Rennes- Saint-Malo (mis en route en remplacement d’un autorail), fut la victime d’un retour de flammes à proximité du passage à niveau n° 45. Brûlé à 65 %, il parvint néanmoins à arrêter son train, mais succomba à ses blessures à l’hôpital de Nantes. Son chauffeur eut la vie sauve mais Coquelin laissait une veuve et un fils de 13 ans. Les obsèques furent particulièrement émouvantes avec les mécaniciens en tenue de travail, mais en gants blancs, tandis que sifflaient continuellement les machines du dépôt. Paris-Match, qui à bien des égards pouvait alors être considéré comme L’Illustration des années d’après guerre, consacra six grandes pages à l’événement dans son numéro du 23 novembre 1957, insistant tout particulièrement « sur le courage que les gens du rail savent pousser jusqu’au sacrifice ». La légion d’honneur ornait le cercueil de Jean Coquelin.
Nostalgie, nostalgie !
Après 1945, la disparition programmée de la locomotive à vapeur devait entraîner de facto celle de la profession de mécanicien et de chauffeur. Au tournant des années 1950- 1960, ceux qui n’avaient pas encore fait valoir leur droit à la retraite s’acheminèrent vers la conversion à la traction électrique ou diesel. Il n’y a rien là qui soit fait pour étonner, mais cette situation nouvelle à la fois technique et humaine déclencha en retour un énorme mouvement de nostalgie visant à associer la locomotive à vapeur avec une sorte de « bon temps » à jamais disparu et les mécaniciens à des hommes comme on n’en fera plus. Ici, encore une fois, c’est la littérature qui en tira parti. Des récits professionnels d’Etienne Cattin aux contes de Roger Ferlet, en passant par les fresques poétiques de Maurice Maillet, c’est à nouveau une tentative d’héroïsation d’une profession disparue qui est à l’oeuvre. Qu’il s’agisse du célèbre « Rat Blanc » du premier, des mécaniciens facétieux du deuxième ou encore des êtres d’exception du troisième, tous vont à leur façon contribuer à cet élan d’amour vers la locomotive à vapeur, alors qu’elle est déjà virtuellement morte. Le cas de Maillet, sorte d’Alain-Fournier de la vapeur et de ses serviteurs, est exemplaire. Il semble évident que cette littérature va puissamment contribuer au renouveau d’amour envers la locomotive à vapeur, surtout de la part de la génération née après 1945, autrement dit celle amenée à la connaître dans son enfance puis la voir disparaître avec regret à l’âge adulte.
En guise de conclusion
Ce catalogue de faits nous a permis de comprendre combien les mécaniciens de locomotive ne constituaient pas des ouvriers d’exception parmi ceux exerçant des travaux de force, mais appartenaient plutôt à une sorte de chevalerie ouvrière avec ses us et coutumes, ses rites d’initiation, ses codes sociaux et sa forte culture d’entreprise caractéristique des métiers difficiles. C’est ce qui faisait dire à Maurice Maillet, dans Sénateurs et Reines de Tours, à propos de ses amis mécaniciens des Pacific Chapelon de Tours, sans doute avec un peu d’exagération : « Ces hommes ne sont pas des êtres qui se livrent, ils ne s’épanchent qu’entre eux et auprès de ceux qu’ils considèrent comme les leurs (11). » En dépit d’un évident steam revival, ce monde à totalement disparu et appartient désormais à l’histoire.
(1)- Georges Bertin Scott de Plagnolle (1873-1943).
(2)- Marc Baroli, Le Train dans la littérature française, Paris, Éditions N.M. (La Vie du rail), 1969, 3e édition. Pour Coppée et ses vers faciles, voir p. 172-173.
(3)- L’Illustration, 15 mai 1882. Grisel avait alors soixante-neuf ans.
(4)- Marc Baroli, op. cit., p. 172.
(5)- Paul Nizan, Antoine Bloyé, Paris, Grasset, 1933. Voir Écritures du chemin de fer, sous la direction de François Moureau et Marie-Noëlle Polino, Paris, Éditions Klincksieck, collection « Littérature des voyages », 1997, 128 p.
(6)- Enfin, clin d’oeil dans L’Âge ingrat, comédie qui réunit Fernandel et Gabin en 1964 : ce dernier est ingénieur chef de dépôt, ce qui nous vaut au début du film de belles vues de la rotonde de Villeneuve-Saint-Georges reconstruite en pleine activité (merci à Gilles Degenève pour cette identification).
(7)- Ce timbre a été mis en vente le 14 août 1944, en même temps qu’un autre à l’effigie de Claude Chappe. À la même époque, un film aux arrières-plans philosophiques sinon politiques identiques a été commercialisé : le documentaire Pilote du rail, tourné à bord d’une 231 E (ex 3100 Midi) de la Région Sud-Ouest.
(8)- Le choix du nom de l’auteur du Grand Meaulnes est assez troublant puisque certes évocateur de la campagne, un des thèmes chers à Vichy, mais aussi de l’innocence d’un monde rêvé et féérique.
(9)- Sur l’oeuvre du cheminot Georges Forgeron, voir Les Rails de l’histoire, n° 7, novembre 2014, p. 38.
(10)- Voir en couverture.
(11)- Vapeur … hommes et machines, Éditions N.M. (La Vie du rail), Paris, 1974, p. 70. Sur les autobiographies professionnelles, en particulier des mécaniciens, voir « Parler de soi, écrire sa vie au travail : la pratique autobiographique des cheminots », Revue d’histoire des chemins de fer, 44 (2011/1), en ligne sur la plateforme OpenEdition : https://rhcf.revues.org/1583.
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