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SUR LES RAILS DE

L'HISTOIRE

Rails & histoire, l'Association pour l'histoire des chemins de fer vous propose de plonger dans l'histoire des chemins de fer au travers de nombreux domaines (législatifs, techniques, commerciaux etc...).Ces thèmes et dossiers seront amenés à évoluer au fil du temps : regroupements ou nouvelles déclinaisons pour les premiers, enrichissements pour les seconds.

Photo du rédacteurBruno Carrière

Nouveau départ à la Cité du Train : les Quais de l’Histoire

Après cinq années de réflexion et de travaux, le hall d’exposition « historique » de la Cité du Train offre une nouvelle approche muséographique qui, tout en ménageant l’intérêt des amateurs avertis, entend séduire le grand public à travers un parcours initiatique résolument didactique.


Le 12 juin 1971, l’embryon du Musée français du chemin de fer – alors abrité dans l’ancien dépôt SNCF de Mulhouse-Nord – ouvrait ses portes au public. Quarante ans plus tard, le 29 avril 2011, le même musée – transféré à Mulhouse Dornach en 1976 et rebaptisé Cité du Train en 2004 – s’enorgueillit d’un « nouvel » espace, les Quais de l’Histoire. Le point d’orgue de la deuxième phase de sa modernisation, amorcée en 2005 avec la réception d’une seconde halle d’exposition de 6 000 m servant d’écrin à un Parcours spectacle qui, à grand renfort de sons et lumières, entend retracer avec 27 matériels roulants répartis en six tableaux thématiques le « siècle d’or des chemins de fer ».


Les Quais de l’Histoire sont nés d’un double constat. Le premier : qu’il n’échappait à personne que le Parcours spectacle, plébiscité par le grand public, n’emportait pas l’adhésion des amateurs éclairés plus attachés à l’ancienne salle d’exposition où s’alignaient sur douze voies, et sans logique apparente, 80 locomotives, autorails, automotrices, voitures et wagons ; et, inversement, que la celle-ci rebutait le visiteur lambda dérouté par l’absence de tout fi l directeur. Le second : qu’il était évident que la cohabitation entre un espace moderne et un espace ancien donnait l’impression d’un musée à « deux vitesses ». Mettre au même niveau les deux ensembles devenait indispensable.


L’idée prend forme en 2006 avec l’arrivée de Philippe Mirville en tant que nouveau président de l’Association du Musée français du chemin de fer (AMFCF). Elle repose sur une réappropriation des lieux (12 000 m, 8 quais desservant 12 voies) et un reclassement complet des matériels présentés (dont le nombre est ramené de 80 à 66) avec pour finalité d’offrir un parcours chronologique – en rupture complète, donc, avec le Parcours spectacle basé sur une approche thématique – l’évolution de la technique ferroviaire française depuis les origines jusqu’au dernier record du monde de vitesse (voir plan).

La salle « La vapeur, comment ça marche ? » et le nouvel espace « TEE » avec la 232 U 1 et la CC 6572 en vedette. © Cité du Train/Christophe Recoura

Amorcées début 2008, les grandes manœuvres visant à repositionner les matériels se heurtent à deux obstacles imprévus : la vétusté des installations ferroviaires (pont transbordeur et plaque tournante) qui seront entièrement révisées et la neutralisation pendant plus deux ans du plan de voie externe suite aux travaux du tram-train. Suspendues fi n mars, elles reprennent au printemps 2010 avec la réception le 22 avril des dernières pièces manquantes venues tout droit de la réserve de Mohon : CC 40101 et 14018, BB 9291 Capitole, voitures TEE Mistral et Grand Confort.


Entre-temps, commence, le 15 janvier 2009, la mise en oeuvre de la scénographie confiée à l’agence d’événements Phileog : aménagement et construction de cloisons pour le circuit de visite, mises en place de bâches explicatives et de visuels. Début 2011 est entreprise la construction de deux quais hauts en « dur » le long des voies 5 et 6 et des voies 10 et 11. Se substituant aux anciennes passerelles métalliques érigées ici et là, ils permettent aux visiteurs – y compris les personnes à mobilité réduite – de plonger au cœur des matériels exposés.


Les derniers travaux intéressent la création d’un espace Trans-Europ-Express (quai n° 7, voies 10 et 11) délimité sur les côtés par des bâches décoratives retraçant l’atmosphère de ces trains de prestige des années 1970 et couvert d’une marquise également en toile rappelant celle de la gare du Nord. Accessibles au public qui peut ainsi juger par lui-même de leur confort, les deux voitures TEE – une voiture à restauration à la place du type Mistral 69 et une voiture bar de type Grand Confort – peuvent également accueillir des groupes et des visiteurs individuels à l’occasion de soirées privées : un concept qui se répand en Europe.


D’aucuns s’interrogeront sur l’entretien, voire la pérennité, de certains des matériaux entrant dans la confection du décor ambiant, bâches, toiles tendues et autres panneaux de bois qui s’apparentent plus aux moyens d’une exposition temporaire qu’à une création destinée à durer. D’autres regretteront la quasi-absence de tout volet humain. Aux premiers nous répondrons que le budget attribué à la réalisation des Quais de l’Histoire, de l’ordre d’un million d’euros, est sans commune mesure avec les neuf millions d’euros consacrés en leur temps au Parcours spectacle. Aux seconds, nous opposeront le fait que concentrer 63 matériels roulants sur une superficie aussi réduite relève déjà du défi lorsque l’on sait que la longueur et le poids moyens de chaque pièce s’établissent à 25 m et 80 t. Et, comme eux, nous appelons de nos vœux une prochaine étape qui fera la part belle aux

gestes du métier.


La présence de Guillaume Pepy, invité à dévoiler la plaque inaugurale du nouvel espace de concert avec Jean-Marie Bockel, président de la communauté d’agglomération Mulhouse Alsace Agglomération (M2A), témoigne de l’intérêt que la SNCF entend porter à son patrimoine – la grande majorité des matériels exposés, s’est-il plu à souligner, sont la propriété de l’entreprise qui a assuré leur remise en état.


Bruno Carrière


Depuis le 12 décembre 2010, la Cité du Train est desservie par la station « Musées » accessible depuis la gare SNCF de Mulhouse (parmi les principales bénéficiaires de l’ouverture aux voyageurs, le 11 décembre 2011, de la LGV Rhin-Rhône) par la ligne 3 du tramway et la nouvelle ligne du tram-train à destination de Lutterbach et de Thann (départ toutes les quarts d’heure en semaine, toutes les demi-heures le dimanche, durée du trajet 17 minutes). Les week-ends en haute saison, ou sur demande pour les groupes, une navette ferroviaire – confiée à deux locotracteurs (7108 et 7199) encadrant une remorque d’autorail (XR 6130) – est assurée entre la station « Musées » et le Quai de Cluny, au cœur même de la Cité du Train. Les locotracteurs sont facilement identifiables à leur livrée, véritable patchwork reprenant toutes les couleurs utilisées par la SNCF pour la décoration de ses matériels et qui sont l’emblème du nouveau bâtiment de la Cité du Train.


Pour tous renseignements complémentaires : www.citedutrain.com

La Cité du Train 2011 : le Parcours spectacle et les Quais de l’histoire. Doc. Association du Musée français du chemin de fer.

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